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THE BAD DEMOJATISEUR 5

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Description

a new collaboration with Julien... :iconbwiti:

Savez-vous qu’il n’existe que peu de différences séparant l’empoisonneur du cuisinier. Regardez-moi, avant de travailler à mes décoctions mortelles, j’œuvrais aux fourneaux du ministère d’état et c’est un évènement tout à fait inattendu qui m’a fait converger de l’un à l’autre. Mais laissez-moi conter cela voulez-vous…
L’histoire remonte à bien des années, à l’époque j’étais un jeune élégant empli de ferveur pour l’art du goût et de la bonne chère. Mon domaine de prédilection était la viande de cygne et je ne comptais pas de rival dans tout l’empire, pour rôtir et assaisonner cette viande si délicate à préparer.
Un beau jour, je crois me souvenir que nous étions dans les tout débuts du mois de janvier, car la neige tombait en flocons épars dans la cour du ministère, nous eûmes un grand repas de réception à concocter. Nous y attendions quelques centaines de convives et les cuisines étaient, comme toujours dans ce type d’occasion spéciale, en pleine ébullition. On m’avait demandé de préparer un fumet de cygne aux 5 baies, tout spécialement destiné à la table du haut commandeur. Imaginez l’immense salle d’état, le cliquetis des innombrables baguettes, les sourires des dames et le rire des hommes. Imaginez, une unique soupière pour la plus prestigieuse des tables. Je guettais dans un recoin les réactions, lorsque les serveurs pénétrèrent à l’intérieur de la salle. D’abord ce fut le silence qui accompagna leur longue traversée, qui devait les mener des portes des cuisines jusqu’à la table impériale. Le premier des garçons, tenait dans le creux de son bras, la soupière contenant le précieux fumet. Derrière lui, un autre apportait une louche sertie de diamants, un autre la patte de cygne que l’on avait coutume de ronger tout en savourant la soupe, afin d’en éloigner les esprits mauvais, jaloux de tant de somptuosités.
Lorsque l’on servit le fumet à l’empereur, la grande salle bruissa d’un léger murmure que j’écoutai comme le chant de l’envie. Tous ceux-là à ce moment-ci, auraient vendu la peau de leurs parents pour gouter à mon art, je le savais et j’exultais dans mon fort intérieur.
L’empereur but à même la louche, une gorgée longue et chaude, puis s’essuya les commissures des lèvres en esquissant un discret sourire, couronnant ainsi ma carrière.
Après cela, je rentrai chez moi, profitant des lumières indistincts du grand canal dans lequel se miroitaient fragiles, les reflets d’une lune pleine et glorieuse. Je m’endormis comme un enfant dont on aurait chahuté les habitudes de sommeil. Hélas, je fus réveillé en pleine nuit par le fracas épouvantable que firent les gens d’armes en pénétrant mon logis. Les sauvages arrachèrent la porte ouvragée que je venais de me faire livrer, et percèrent, Dieu seul sait pourquoi, un mur porteur - ce qui eut pour conséquence directe, vous vous en doutez, l’effondrement partiel du bâtiment. Dans la poussière des décombres et la torpeur de la nuit, on me tira jusqu’à la forteresse où je fus jeté à l’isolement dans l’obscurité des cachots de la bastille secrète. Je vous épargnerai ici le croquis trop précis de ce lieu maudit, sachez seulement que sans doute ce que vous avez ouïe dire à son sujet, est bien en deçà de la terrible vérité.
Finalement, on m’accusa de crime d’état par empoisonnement sur la personne sacrée de notre empereur. Sa majesté s’étant, parait-il au cours du repas, tout à coup fait dessus, une dysenterie impériale visqueuse et nauséabonde que l’on avait mise sur le compte de mon fumet. J’ignore encore pourquoi je fus accusé de la sorte, après tout, on pouvait tout aussi bien penser que la débâcle intestinale fut provoquée par les mets divers et variés que l’on avait servi jusqu’alors. Mais non, ce fut mon fumet qui eut à supporter la plus infâme des accusations. Depuis lors, vous remarquerez d’ailleurs que le fumet de cygne a disparu de nos tables, quelle parfaite idiotie ! On peut dire sans mauvais jeu de mots, que le dernier fumet de l’histoire préparé, aura laissé quelques traces.
Bref, on m’enjoignit de choisir entre deux destinés : Avoir les mains et les pieds tranchés, ou devenir empoisonneur d’état. Vous imaginez bien que mon temps de réflexion fut des plus courts.
Me voilà donc devant vous, au sein du sein, dans le cœur de la centrale chimique de décimation. Ici même, je suis le seul maitre à bord, le grand chef d’orchestre ! Mes équipes travaillent d’arrache-pied pour inventer, préparer, fignoler les plus redoutables poisons de toute la création. Nous sommes tout particulièrement spécialisés dans l’anéantissement, vous vous en doutez, du règne Moja Moja. Nos produits peuvent schématiquement se répartir en deux catégories. D’abord, nous avons les solutions létales, comme le classique Arsenic, l’oxyde de carbone mêlé au polonium, ou encore l’Atropine et le curare, je ne vais pas vous dérouler la liste infinie de nos vertiges scientifiques, vous finiriez pas vous endormir. Ensuite, nous travaillons beaucoup à la création de solutions d’opposition, ce sont des poisons qui viennent déséquilibrer les teneurs hormonales essentielles des Moja Moja, brouillant ainsi leur substrat et par la même faisant obstacle à leur penchant, si gênant pour nos équipes de démojatiseurs, à la métamorphe.
Bref, comme vous pouvez le constater, une montagne de choses passionnantes !
Mais je vois que l’heure tourne, pardonnez-moi si j’ai pris quelques chemins de traverse pour vous mener à mes poisons, j’ai parfois tendance à bavarder de manière bien inconsidérée. Je ne vous raccompagne pas, mon second vous mènera jusqu’à la sortie.
Mesdames, messieurs…


Bwiti:shoot and story
Lequark:C4D+Photoshop



もじゃもじゃ
Moja Moja©, or the origins of Little Monsters ...

Moja Moja is a Japanese onomatopoeia: a ball of hair that makes you want to fiddle with your fingers ...

thanks to see the series : Moja Moja© [link]

:icondonotuseplz::iconmyartplz:
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NIKON CORPORATION
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NIKON D300
Shutter Speed
1/500 second
Aperture
F/2.0
Focal Length
50 mm
ISO Speed
400
Date Taken
Sep 27, 2012, 9:49:01 AM
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